Portrait d'alumni
Karl Tombre s'est prêté à l'exercice de l'interview-portrait. Entre Inria et université.
Peux-tu te présenter, présenter ton parcours ?
Je suis né le 31 décembre 1961 à Trondheim en Norvège, de deux parents norvégiens qui ont déménagé en France quand j’avais 3 ans, au départ pour 2-3 années seulement, mais qui sont finalement restés en France. J’ai donc grandi en France dans une famille norvégienne qui est progressivement devenue de plus en plus française, même si j’ai par exemple appris à lire et écrire le norvégien en même temps que le français, quand j’étais au CP…
Mes parents ne connaissaient pas du tout le système éducatif français, mais il se trouve qu’ayant d’excellents résultats tout au long de mon parcours au lycée, j’ai été influencé par mes camarades bons élèves comme moi qui étaient fils ou filles d’ingénieurs, et je suis allé en prépa pour les écoles d’ingénieurs, sans avoir réfléchi plus que ça à ce que je voulais faire dans la vie. Je m’étais mis dans la tête d’intégrer l’École des Mines de Nancy ; or il se trouve que le concours Mines-Ponts a été le seul concours que j’ai raté à l’écrit, lors des concours passés en 1980. Je n’avais pas trop envie de redoubler Math Spé, et c’est là que mon père a eu une belle intuition, en me disant qu’il avait le sentiment que l’informatique allait être un secteur d’avenir ; or à l’époque l’informatique s’étudiait principalement à l’université. Je suis donc allé chercher aux oraux l’admission à quelques écoles d’ingénieurs, pour avoir l’équivalent du DEUG, et je me suis inscrit en licence d’informatique (actuellement on dirait L3) à l’Université de Nancy 1.
Je crois que c’est la faute de mes professeurs de l’époque si je suis devenu chercheur ; je souhaitais en fait être plutôt ingénieur et faire un DESS, mais on m’a fait comprendre que j’avais des aptitudes pour la recherche et on m’a conseillé le DEA d’informatique, que j’ai obtenu en 1983.
Après un an de service militaire (je m’étais fait naturaliser français et devais donc servir ma nouvelle patrie), je me suis inscrit en doctorat en septembre 1984, sous la direction de Roger Mohr, qui était professeur à l’École des Mines de Nancy (Institut National Polytechnique de Lorraine). Mon sujet de thèse s’inscrivait dans le cadre d’un projet européen ESPRIT dans lequel nous travaillions notamment avec Siemens en Allemagne et Alcatel-TITN en France. Durant la thèse, j’ai donc fait un certain nombre de déplacements sur l’axe Paris-Nancy-Munich et j’ai fait l’expérience du travail dans un environnement européen. J’ai soutenu mon doctorat en juin 1987. À l’une des premières conférences où j’ai présenté une communication, à Stockholm, j’avais fait la connaissance d’un chercheur américain des Bell Labs qui m’a invité à venir faire un postdoc à Murray Hill (New Jersey) à la fin de ma thèse. Je me préparais donc à faire ce séjour, mais deux fois j’ai été « rattrapé par la patrouille ». Tout d’abord, on tenait manifestement à me garder et j’ai été recruté comme chargé de recherche dans le tout nouveau centre Inria Nancy Lorraine (comme il s’appelait à l’époque) dès la fin de ma thèse. Deux ans plus tard environ, j’avais commencé à préparer mon dossier pour partir quand même faire ce séjour postdoctoral avec un peu de retard, mais c’est le moment où Roger Mohr a déménagé à Grenoble pour y poursuivre sa carrière là-bas, et a insisté pour que je prenne la direction de la partie nancéienne du groupe de recherche qui est devenu le projet MOVI, à cheval sur Nancy et Grenoble. C’est donc une des rares frustrations que j’ai eues dans ma carrière, de n’avoir jamais pu faire ce séjour américain.
Mes années de chercheur Inria ont été passionnantes ; j’ai développé une dynamique de recherche en constituant progressivement un petit groupe de recherche autour de mes thématiques en reconnaissance des formes et analyse d’image ; après avoir vécu plusieurs années comme partie du projet MOVI, nous avons regroupé plusieurs petits groupes nancéiens au sein de l’équipe-projet ISA, que j’ai co-animée avec Jean-Claude Paul, et quelques années plus tard ma thématique avait pris assez d’ampleur pour qu’elle devienne une équipe-projet à part entière, que nous avons baptisée QGAR. J’ai eu l’occasion de nouer des contacts internationaux fructueux aux 4 coins de la planète, de progressivement me faire un nom dans mon domaine, m’amenant à co-fonder avec un collègue américain le journal international de mon domaine (l’analyse de documents), à diriger plusieurs thèses, mais aussi à commencer à m’investir plus largement sur les questions d’animation d’une communauté scientifique.
J’ai pourtant eu envie de changer de métier au bout de quelques années, ne me voyant pas faire la même chose toute ma vie. Après avoir soutenu une HDR en 1996, j’ai donc postulé sur les postes de professeur des universités, et comme j’ai de la suite dans les idées, j’ai finalement intégré l’École des Mines de Nancy en 1998… comme professeur et bientôt chef du département informatique de l’école…
Mes années à l’École des Mines ont également été passionnantes. Je me suis investi à fond dans mon nouveau métier d’enseignant-chercheur ; j’avais l’avantage d’avoir déjà une dynamique établie côté recherche, et j’ai donc consacré beaucoup de temps à la pédagogie : monter de nouveaux cours, concevoir un nouveau cursus orienté maîtrise d’ouvrage des systèmes d’information, repenser la cohérence et la portée des formations dispensées, m’investir aussi dans l’école doctorale commune aux 4 universités lorraines, comme responsable du secteur informatique. En parallèle, j’ai continué à développer les activités de mon équipe-projet et j’ai aussi commencé à m’investir dans des tâches de management de la recherche, en rejoignant l’équipe de direction d’Hélène Kirchner, directrice du centre Inria Lorraine et du laboratoire LORIA.
Début 2007, nouveau tournant, à l’occasion de la fin du mandat d’Hélène Kirchner comme directrice de centre Inria. J’ai un jour un coup de fil de Michel Cosnard, Président d’Inria, qui me demande si je pourrais m’imaginer prendre la direction du centre lorrain. Après un temps de réflexion, j’ai répondu favorablement et je suis donc revenu à Inria, cette fois-ci en détachement, sur la fonction de Directeur de centre. Une période intense, qui m’a propulsé dans une dimension managériale mais aussi politique et stratégique, puisque les DCR sont membres du comité de direction ; et ce, à une époque où Inria était en fort développement, tout en devant gérer de multiples soubresauts : l’impact de la crise financière de 2008, la recomposition générale du paysage de l’enseignement supérieur et de la recherche en France avec le chantier compliqué des relations entre les EPST (et principalement entre Inria et CNRS dans notre domaine) et entre EPST et universités.
Cette recomposition a aussi conduit à la LRU (2007) avec toutes ses conséquences sur le paysage académique français, et au gigantesque chantier des fusions d’universités pour former des universités « comprehensive » couvrant l’ensemble des champs disciplinaires et devenant des pièces maîtresses de l’ESR français, dans leurs sites respectifs.
En Lorraine, la situation a été particulièrement intéressante puisque les 4 universités lorraines, ou plutôt les 3 universités (Université Henri Poincaré Nancy 1, Université Nancy 2, Université Paul Verlaine de Metz) et l’Institut National Polytechnique de Lorraine, regroupement de plusieurs écoles d’ingénieurs dont la mienne, ont décidé de fusionner quasiment « à marche forcée » pour créer au 1er janvier 2012 l’Université de Lorraine, la seule université française intégrant à ce point (sans construction de type fédéral) l’ensemble du spectre disciplinaire (à de toutes petites exceptions près comme les sciences vétérinaires ou l’astronomie) et des modalités diplômantes universitaires (facultés, grandes écoles d’ingénieurs, IUT, diplômes de santé, IAE…) de son territoire. Le premier président élu de ce nouvel établissement, Pierre Mutzenhardt, avait été vice-président recherche de l’une des universités fondatrices, et de ce fait, dans le cadre des relations entre Inria et ses universités partenaires, nous avions eu l’occasion de travailler ensemble et de nous apprécier mutuellement. Il m’a demandé si je n’avais pas envie de revenir sur mon poste de professeur, désormais de l’Université de Lorraine, pour rejoindre son équipe de direction avec une fonction de vice-président aux partenariats socio-économiques et internationaux. J’ai accepté cette proposition passionnante, correspondant à l’énorme défi de construire ensemble une nouvelle université de rang international à partir des 4 établissements fondateurs. Et je suis ensuite resté vice-président de l’Université de Lorraine jusqu’à ma retraite le 31/12/2024, avec un portefeuille qui a un peu évolué au fil du temps, laissant les partenariats socio-économiques à d’autres à partir du second mandat pour mieux développer la stratégie européenne et internationale, prenant surtout en charge la candidature à l’initiative d’excellence du site, puis la direction de cette initiative après sa sélection dans la catégorie I-Site, sous le nom « Lorraine Université d’Excellence ».
Quel défi a t-il fallu relever à la création de l'Université de Lorraine ?
Le défi principal consistait à créer une entité cohérente à partir de plusieurs entités, en intégrant des cultures parfois très différentes, que ce soit dans les pratiques scientifiques (pour que des champs disciplinaires travaillent ensemble, il faut déjà qu’ils se comprennent, et cela n’a rien d’évident), dans les modalités de formation et de diplomation (y compris avec la redoutable dualité du système français entre Grandes Écoles et Facultés), ou dans les réalités territoriales (deux métropoles qui historiquement ont souvent été concurrentes dans de nombreux domaines, et plusieurs agglomérations plus petites avec néanmoins une vraie présence universitaire). Et tout cela, il fallait le réussir dans un contexte où il y avait peu de vrais leviers d’autorité (on a coutume de dire que diriger une université, c’est être le berger d’un grand troupeau de chats), un contexte financier très contraint, et très peu de marges de manœuvre en autonomie du fait d’un système qui reste très jacobin (mentions de diplômes, règles d’admission, droits d’inscription, carrière des personnels, etc. etc. – tout cela est régulé par des règles nationales uniformes).
Je suis d’autant plus fier du chemin parcouru et de ce que nous avons réussi à construire – une université qui certes partage avec la plupart des universités publiques françaises de nombreux points de fragilité, mais qui s’est clairement affirmée comme l’un des sites académiques « qui comptent » en France, avec une vraie stratégie, des points forts mis en avant, et un rôle reconnu de chef de file d’une politique de site bien identifiée.
Qu’est ce qui a changé avec le succès du projet d’I-Site ? et puisque tu en as été le directeur, quelles difficultés as-tu rencontré dans le cadre de l’écosystème de l’université ?
Nous avons choisi d’articuler la politique I-Site autour de trois grands objectifs :
- Développer l’interdisciplinarité, car ni en recherche ni en formation, on ne trouvera de réponses satisfaisantes aux grands défis du XXIe siècle par des approches purement disciplinaires ou même par la juxtaposition de plusieurs réponses disciplinaires
- Renforcer le rayonnement international de notre site universitaire, en ancrant ses activités dans des partenariats au meilleur niveau
- Avoir une politique talents qui ne se contente pas de dérouler d’hypothétiques tapis rouges pour débaucher quelques grandes stars, mais qui accompagne les ambitions et le développement des talents que nous avons dans nos rangs
Nous nous sommes efforcés de mettre en place des programmes ayant le potentiel d’avoir un effet d’entraînement sur l’ensemble du site. Mais forcément, à un moment donné, on doit choisir de financer certaines opérations, de donner certaines directions prioritaires, d’être sélectif. Et inévitablement, une partie de ceux dont les projets sont retenus trouvent qu’ils mériteraient d’être financés plus largement, vu l’ampleur des défis qu’ils se proposent de relever… et je ne peux que leur donner raison dans l’absolu. Et tout aussi inévitablement, une partie de ceux qui ne sont pas soutenus trouvent que c’est injuste et ont le sentiment que nous « arrosons là où c’est déjà mouillé », que « ce sont toujours les mêmes qui sont retenus » ; et à nouveau, je peux comprendre ce sentiment, même si je conteste toute volonté d’injustice. La vérité est que si on refuse de faire des choix clairs et ciblés, on finit par saupoudrer avec un impact quasi nul. C’est bien sûr frustrant de ne pouvoir mener une « politique d’excellence » qu’avec un flux annuel de 10 M€ et non 50, 100 o u 200 M€, mais notre souhait a toujours été de dépenser chacun de ces euros pour viser le plus d’impact possible.
Une autre difficulté est liée au fait que même si elles sont portées les unes comme les autres par des équipes de chercheurs et d’enseignants-chercheurs, les dynamiques de recherche et les dynamiques de formation d’un site universitaire ne sont malheureusement pas assez corrélées ; cela crée des difficultés à saisir pleinement le potentiel d’une nouvelle dynamique de recherche pour repenser les parcours de formation proposés, par exemple.
Quels sont à ton avis les prochains défis à relever pour l’Université de Lorraine ?
Ils sont multiples, dans le contexte général de la situation financière des universités publiques françaises – ou plus largement de l’ESR français. Je ne m’étendrai pas là-dessus, cela dépasserait bien trop largement le cadre de cette interview, mais je dois avouer que je suis inquiet, pas seulement pour l’Université de Lorraine mais pour notre système ESR.
Je me contenterai ici de recopier deux recommandations que j’ai faites aux collègues à propos de la suite de l’I-Site Lorraine Université d’Excellence – ce sont de vrais défis à relever :
- Faites toujours un maximum d'efforts pour être impartiaux, et méfiez-vous comme de la peste du conflit d'intérêt, d'une lorgnette trop perso, ou de réactions liées à la sympathie ou l'antipathie que vous pouvez avoir pour telle ou telle personne. Même en ce faisant, on vous accusera de toute façon de partialité, de favoritisme, etc. etc. Alors au moins, que ces accusations soient sans aucun fondement !
- Gardez une vision systémique !!! Si on peut comprendre l'envie d'avoir son couloir de nage et de s'y tenir – ça permet en particulier de soigner la qualité et la cohérence de ce qu'on fait – il faut se méfier du silotage qui guette. Il y a quelques bonnes et beaucoup de mauvaises raisons de vouloir rester dans son couloir de nage. Nous avons essayé d'être le plus cohérents possible en vision systémique ; nos dispositifs France 2030 ont été pensés comme des pièces de puzzle qui doivent s'emboîter. Mais si demain chaque dispositif vit sa vie et ne veut pas s'embêter avec la cohérence globale avec les autres pièces, on peut très vite détricoter tout ce qu'on a monté !!
Revenons sur Inria dans ton parcours. Te souviens-tu de tes premières impressions ?
Quand j’ai été recruté (en septembre 1987), je crois que cela ne faisait pas très longtemps que les chercheurs Inria avaient le statut de fonctionnaire. Je me souviens de mon sentiment ambigu à l’époque : à titre personnel et égoïste, j’étais ravi qu’on me donne à 25 ans un statut de fonctionnaire (à vie) pour faire de la recherche ; mais en tant que citoyen et en tant que scientifique, je trouvais que c’était une aberration, vu les attentes fortes vis-à-vis d’un chercheur, surtout dans un établissement qui affichait comme règle que l’entité dans laquelle on menait ses recherches, à savoir l’équipe-projet, devait avoir une durée de vie d’une dizaine d’années. Presque 40 ans plus tard, je n’ai pas changé d’opinion sur ce sujet. Entendons-nous bien : je suis absolument convaincu des mérites du statut de fonctionnaire dans l’ESR, mais je suis persuadé que les postes de fonctionnaires devraient être dans les universités, et qu’on ne devrait venir dans un organisme de recherche pour faire de la recherche à temps plein que pour une période donnée, pour un projet (qui peut durer entre 5 et 10 ans) puis on reviendrait de facto dans son corps d’origine à l’université – sauf si l’organisme de recherche souhaitait vous reprendre pour une nouvelle période de recherche, sur un nouveau projet.
Tu as un large parcours chez Inria, comme chercheur et responsable d’équipe-projet, Directeur de Centre, membre du comité de direction d’Inria… En regardant dans le rétroviseur, quel fait ou moment marquant de ton parcours Inria, ou quelle anecdote peux-tu partager avec nous ?
J’ai trouvé particulièrement enrichissant d’avoir pu alterner des séquences chez Inria et à l’université. J’ai été plus d’une fois surpris du faible nombre de chargés de recherche (Inria ou autre organisme de recherche) qui poursuivent leur carrière sur un poste de professeur, préférant attendre parfois des années un hypothétique poste de directeur de recherche pour continuer à faire le même métier, souvent dans le même environnement… C’est un immense privilège de commencer sa carrière comme chargé de recherche ; ça permet de bâtir une dynamique de recherche solide. Mais après, la plupart des gens ne devraient-ils pas trouver une source d’épanouissement immense à se redonner de nouveaux défis, à explorer de nouveaux pans de ce magnifique métier qu’est le métier de Scientist / Faculty member (je choisis exprès des termes anglais universels pour ne pas rester prisonnier de la vision un peu étriquée que peuvent nous donner les statuts en vigueur en France) ? Avec des respirations différentes au fil de la carrière – pour moi, cela a été de la recherche intensive, puis de la créativité pédagogique tout en gardant une activité de recherche, puis du management de la recherche, puis de la stratégie et de la politique universitaire…
Quelles valeurs partages-tu avec Inria ?
L’ADN d’Inria, c’est de regrouper des personnes autour d’un projet long terme (pour une bonne dizaine d’années), et donc de combiner les notions de collectif scientifique (l’équipe) et de projet stratégique (le projet) : l’équipe-projet. C’est une vision que j’aime beaucoup et que j’ai essayé de vivre pleinement, pas seulement dans mes phases Inria mais aussi dans les autres.
Et maintenant ? Tu as fait valoir tes droits à la retraite ce 1er janvier 2025. Quels sont tes projets ?
Il est trop tôt pour le dire. J’ai beaucoup d’idées, beaucoup d’envies, mais je me donne le temps de prendre la mesure de ce que c’est qu’être retraité, avant de décider quels projets je veux me donner pour les prochaines années. Je ne sais même pas à l’heure actuelle si je vais continuer à prêter attention au monde de l’ESR – même si une des hypothèses que j’envisage pourrait être quelques activités de type consultance sur des choix stratégiques dans la transformation du paysage ESR, qui se poursuit.
Que conseillerais-tu aux plus jeunes de notre communauté alumni -jeunes, en âge comme en ancienneté- pour dynamiser leur parcours professionnel ?
Bougez ! Ne restez pas toute votre vie sur le même profil d’activité. Tirez profit de la formidable liberté de notre métier pour vous re-challenger régulièrement.
Un mot clé ou une citation pour conclure ce portrait ?
Ma citation fétiche, depuis des années, est tirée d’un poème de Victor Hugo :
Ceux-là vivent, Seigneur, les autres je les plains
Car de son morne ennui le néant les enivre
Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre.
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